Processus novateur pour favoriser la pérennisation et la mise à l’échelle de programmes de prévention de l’anxiété à l’école : l’exemple du programme HORS-PISTE
Référence
Lane J, Ziam S, Therriault D, Mc.Sween-Cadieux E, Dagenais C, Gosselin P, Smith J, Houle A-A, Drapeau M, Roy M, Thibault I, St-Pierre Mousset É. (2024). Processus novateur pour favoriser la pérennisation et la mise à l’échelle de programmes de prévention de l’anxiété à l’école : l’exemple du programme HORS-PISTE. Santé mentale au Québec, 48(2), 67–94.
Résumé
Contexte : Les troubles anxieux sont parmi les psychopathologies les plus prévalentes chez les enfants et les adolescents notamment au Québec. La prévalence des troubles anxieux est très élevée et affecte un nombre croissant de jeunes depuis 10 ans. Il est possible d’observer une multiplication des programmes de prévention de l’anxiété des jeunes un peu partout dans le monde. Toutefois, des auteurs mettent en lumière qu’ils sont rarement implantés de manière fidèle, pérennisés et mis à l’échelle dans plusieurs écoles. Le programme HORS-PISTE, visant la prévention de l’anxiété des jeunes Québécois du secondaire, a été développé en souhaitant contrer ces importants enjeux en s’appuyant sur la science d’implantation. Implanté dans plus d’une centaine d’écoles, il est maintenant au coeur de l’action 4.3 (Favoriser le déploiement du programme HORS-PISTE) du nouveau Plan d’action interministériel en santé mentale du gouvernement du Québec (2022).
Objectif : L’objectif du présent article est de décrire le processus du cadre de référence Knowledge-to-Action (KTA), issu de la science d’implantation, qui a été utilisé pour concevoir, implanter, pérenniser, évaluer et mettre à l’échelle à l’ensemble des écoles secondaires du Québec le programme HORS-PISTE. Ce cadre propose un processus cyclique en 7 phases.
Méthode : Une démarche multiméthodes et multirépondants a été mise en place grâce à une subvention du Fonds d’innovation pour la promotion de la santé mentale de l’Agence de la santé publique du Canada qui soutient 20 projets novateurs à travers le Canada depuis 2019. Elle comporte un protocole d’évaluation pré/post regroupant des questionnaires validés, des sondages (administrés auprès d’élèves, de parents et d’enseignants), des journaux de bord semi-structurés complétés par les animateurs du programme et des rencontres de bilan d’implantation dans chaque école. Les différents cycles d’élaboration, d’implantation et d’évaluation du programme sont exposés à travers les phases du cadre de référence.
Résultats : De 2017 à 2021, cette méthodologie a permis d’évaluer et réajuster le programme chaque année afin de favoriser son adaptation et préparer sa mise à l’échelle. L’article met ainsi en lumière les données collectées et analysées en lien avec les 7 phases du cadre de référence KTA.
Conclusion : Cet article permet de démontrer comment la science de l’implantation peut soutenir les concepteurs de programmes de prévention de l’anxiété soucieux de la mise à l’échelle et de la pérennisation de ces derniers. La difficulté d’allier la rigueur scientifique liée à l’évaluation à la réalité du terrain est également abordée.
DOI
https://www.erudit.org/fr/revues/smq/2023-v48-n2-smq09152/1109834ar/