Symposium G : Bien se sentir à l’école secondaire, c’est possible… mais comment?
Responsable du symposium : Danyka Therriault et Anne-Marie Tougas
Résumé du symposium : Les personnes participantes à ce symposium prendront connaissance de résultats de recherche relatifs à des éléments de l’environnement scolaire et des initiatives scolaires susceptibles de favoriser la santé mentale des élèves du secondaire : un programme de promotion des compétences psychosociales offert auprès d’élèves du 1er cycle, une activité de Photovoix offerte auprès d’élèves du 2e cycle, des gestes pour favoriser des attitudes et croyances favorables à la recherche d’aide auprès de ressources informelles de l’école. Les résultats de ce symposium mettront en évidence des conditions à mettre en œuvre au sein des écoles secondaires afin de favoriser le développement de compétences et attitudes positives nécessaires à la bonne santé mentale des élèves.
L’enregistrement de ce symposium n’est pas disponible.
Communication 1 : HORS-PISTE, ça ne veut pas dire être dans le champ! Présentation d’une initiative pour favoriser le développement des compétences psychosociales des élèves du 1er cycle du secondaire
Par Danyka Therriault, Julie Lane, Éliane Saint-Pierre Mousset et Andrée-Anne Houle
Résumé de la communication : Les troubles anxieux comptent parmi les psychopathologies les plus prévalentes au Canada et à travers le monde et ont connu une hausse inquiétante au cours des dernières années (Bandelow et Michaelis, 2015; Steinsbekk et al., 2022). L’importance de la promotion et de la prévention pour limiter leur développement et leur aggravation a été mise de l’avant par plusieurs organisations, dont l’Organisation mondiale de la santé. Cette communication vise d’abord à présenter le programme HORS-PISTE – Exploration 1er cycle, développé par le Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale. Ce programme de 10 ateliers, animés en classe par des personnes animatrices du milieu scolaire, vise la prévention des troubles anxieux par le développement des compétences psychosociales des élèves. Cette communication vise également à faire état des conditions optimales et des principaux obstacles à l’implantation d’un tel programme. En 2021-2022, des entrevues de groupe ont été menées avec les comités d’implantation de 28 écoles secondaires de 10 régions du Québec. Plusieurs conditions favorables ont été identifiées, dont la formation des personnes animatrices, la coanimation, la stabilité de l’équipe d’animation, l’accompagnement de l’équipe de soutien au déploiement, la qualité du matériel, l’arrimage des objectifs du programme aux besoins des élèves, etc. À l’inverse, le manque d’implication des membres de l’équipe-école, le manque de temps de préparation et les défis de communication avec les parents ont été identifiés comme des obstacles à l’implantation. Une meilleure connaissance de ces conditions optimales et obstacles pourra permettre aux actrices et acteurs des milieux scolaires de créer des contextes favorables à l’implantation de ce type de programme de prévention.
Principales recommandations pour la pratique :
- Le milieu scolaire représente un milieu favorable au développement des compétences psychosociales de jeunes considérant qu’il s’agit d’un environnement sécuritaire où les jeunes créent des relations significatives.
- Le succès de l’implantation d’un programme de prévention universelle comme HORS-PISTE repose sur une responsabilité partagée entre plusieurs acteurs du milieu scolaire.
Communication 2 : Quelques clichés pour traduire leur pensée : une activité de Photovoix pour favoriser la santé mentale positive des élèves du secondaire
Par Anne-Marie Tougas, Marie Lee Biron, Mélissa Gauthier, Danyka Therriault, Isabelle Thibault, Jessica Rassy, Annie Jaimes, Martine Shareck et Julie Lane
Résumé de la communication : L’école joue un rôle clé dans la santé mentale des élèves. Or, elle représente la plus grande source de stress dans la vie de plusieurs adolescents. Devant un tel paradoxe, il importe de soutenir le déploiement d’initiatives scolaires favorables à la santé mentale positive des adolescents. Dans cet esprit, l’équipe de recherche mène une étude sur l’implantation d’une activité de Photovoix au sein d’écoles secondaires du Québec. Cette activité introduit une démarche qui invite un groupe d’élèves à prendre des photographies au sujet de ce qui influence leur bien-être à l’école, ainsi qu’à discuter de leur contenu. Elle conduit ensuite les élèves à organiser une exposition de leurs photographies pour sensibiliser le personnel scolaire à leurs réalités et besoins. En s’intéressant à l’activité de Photovoix, le travail de l’équipe s’inscrit dans un courant de recherche et d’intervention en soutien à l’implantation d’initiatives démocratiques et inclusives ayant pour but de donner une voix aux élèves dans les décisions qui les concernent. Si cette activité introduit un espace profitable à la réflexion et au dialogue entre les élèves et les acteurs scolaires, il importe de s’y pencher, car elle peut soulever divers enjeux sur les plans des relations de pouvoir et de l’autonomie des élèves. Cette communication présente les valeurs, principes et étapes incontournables d’une activité de Photovoix en milieu scolaire secondaire. Sur la base d’entrevues menées auprès de directions d’école et de personnes professionnelles l’ayant animée en 2022-2023, la communication se termine sur un portrait des facilitateurs et des obstacles vécus sur le terrain.
Principales recommandations pour la pratique :
- La mise en œuvre d’une activité de Photovoix représente une démarche qui mérite d’être accompagnée à travers différentes étapes clés.
- Les élèves doivent recevoir certaines consignes afin de participer de manière responsable et éthique à une activité de Photovoix.
- La photographie représente une méthode d’intervention utile pour susciter l’intérêt des jeunes, connaître leurs besoins et identifier des pistes d’action qui trouvent sens à leurs yeux.
Communication 3 : Favoriser la recherche d’aide des adolescents et des adolescentes : gestes simples et prometteurs pour mettre les jeunes à l’aise
Par Rémi Paré-Beauchemin, Anne-Marie Tougas, Mélissa Gauthier et Alexa Martin-Storey
Résumé de la communication : Si l’adolescence représente une fenêtre propice pour intervenir auprès des jeunes vivant avec des symptômes sérieux ou un trouble de santé mentale, peu d’entre eux (entre 18 % à 45 %) bénéficient des services que leur situation requiert (Costello et al., 2014; Essau, 2005). Cette réalité s’expliquerait notamment par leur faible propension à rechercher de l’aide (Rickwood et al., 2007). Pour comprendre cette situation, il importe de s’intéresser aux croyances que les élèves entretiennent relativement à leur expérience de recherche d’aide auprès des ressources informelles qu’ils côtoient au quotidien, dont font partie les adultes de leur milieu scolaire (Ajzen et Schmidt, 2020). Cette communication prend appui sur les résultats d’une étude qualitative ayant pour objectif d’explorer les perceptions de 32 adolescentes et adolescents (M = 16 ans) quant aux facteurs scolaires qui influencent leurs attitudes de recherche d’aide. L’analyse thématique des propos qu’ils ont partagés par la voie d’entrevues individuelles a mis en évidence différents facteurs favorables à leur intention de rechercher de l’aide, dont le lien de confiance, la disponibilité et l’ouverture, la communication et la compréhension, de même que la perception que l’adulte est compétent et qu’il possède un pouvoir d’agir. En revanche, différents freins potentiels à leur recherche d’aide ont été évoqués tels que s’attendre à vivre des répercussions négatives, avoir peu confiance en l’adulte et croire que ce dernier ne sera pas en mesure d’agir efficacement. Ces résultats permettent de suggérer des gestes simples et concrets aux adultes qui souhaitent encourager les comportements de recherche d’aide des adolescentes et des adolescents en milieu scolaire.
Principales recommandations pour la pratique :
- Développer la familiarité et le lien de confiance avec les adolescentes et les adolescents lors des moments formels et informels.
- Faire preuve de disponibilité, d’ouverture et de compréhension auprès des jeunes.
- Rassurer sur la confidentialité des échanges.