Symposium R : Soyez de la partie pour un accompagnement réussi des jeunes aux prises avec des problèmes de santé mentale

 

Responsables du symposium : Anne-Marie Tougas et Jessica Rassy

Résumé du symposium : Les personnes participantes à ce symposium prendront connaissance de trois cadres d’intervention utiles aux milieux de pratique qui desservent les jeunes vivant avec une problématique de santé mentale : un plan de sécurité, une trajectoire d’accompagnement au retour à l’école, un groupe de soutien parental. Les présentations mettront l’accent sur la manière dont ces cadres orientent le travail des actrices et acteurs de différents réseaux (incluant les parents) afin de tisser un filet de sécurité efficace autour des jeunes et de favoriser leur adaptation positive. Une vignette clinique sera introduite en guise d’ouverture du symposium. Cette vignette présentera un cas fictif auquel chacune des trois communications se référera afin d’illustrer l’éclairage et l’apport du cadre d’intervention qui y est présenté.

Visionner le symposium

Consulter l’infographie

 

Communication 1 : Quels sont les facteurs clés d’un bon plan de sécurité ?

Par Stacy Corriveau, Marie-Ève Caron, Nathalie Maltais et Jessica Rassy

Résumé de la communication : La santé mentale des jeunes a été grandement affectée par la pandémie de la Covid-19, ce qui a notamment engendré l’exacerbation de plusieurs symptômes de troubles mentaux, dont l’anxiété et la dépression. Par conséquent, les comportements suicidaires ont aussi augmenté de façon inquiétante au Québec, surtout chez les jeunes. Ce sont les filles de 14 à 19 ans qui se rendent le plus à l’urgence et qui sont davantage hospitalisées pour des idées suicidaires ou tentatives de suicide. Une augmentation des visites à l’urgence et des hospitalisations est également observée chez les garçons du même âge. Ceci dit, il existe plusieurs stratégies de prévention du suicide et de promotion d’une bonne santé mentale qui pourraient contribuer à faire diminuer ces visites à l’urgence. Parmi ces stratégies issues des résultats probants, le plan de sécurité s’avère une intervention démontrée comme efficace et incontournable dans de nombreux contextes communautaires, dont les milieux scolaires et les centres jeunesse. Cet atelier vise alors à présenter le plan de sécurité et à se familiariser avec l’élaboration de celui-ci à partir de situations cliniques. Une meilleure connaissance permettra, en collaboration avec le jeune et sa famille, de mieux identifier les signaux d’alarme, les stratégies d’adaptation et les ressources pouvant être contactées en situation de crise. Des recommandations pour la pratique seront aussi partagées.

Principales recommandations pour la pratique :

  • Le plan de sécurité est une intervention efficace que les personnes intervenantes peuvent utiliser dans différents contextes afin de faciliter la communication et la coordination entre différents partenaires. 
  • Le plan de sécurité est une intervention évolutive qui s’effectue conjointement avec le jeune et sa famille (avec l’accord du jeune). 
  • Avant d’utiliser le plan de sécurité, il est essentiel de connaître les ressources en santé mentale auxquelles on peut orienter les jeunes en situation de crise. 

 

Communication 2 : Projet Trampoline : une démarche structurée pour accompagner le retour à l’école des jeunes hospitalisés en pédopsychiatrie

Par Anne-Marie Tougas, Andrée-Anne Houle, Joelle Lepage, Mélissa Gauthier, Isabelle Thibault et Jessica Rassy

Résumé de la communication: À l’heure actuelle, les personnes chercheuses et cliniciennes s’accordent à l’effet que des services d’accompagnement à la réintégration scolaire sont nécessaires pour soutenir l’adaptation des jeunes à la suite d’une hospitalisation psychiatrique. Pour ce faire, il importe d’assurer une transition fluide et une prise en charge efficace du jeune en établissant une collaboration étroite entre ce dernier, sa famille et les personnes professionnelles des différents milieux de pratique concernés. Or, une telle collaboration représente un défi imposant. Les partenaires peinent à clarifier leurs rôles et à partager les responsabilités entre eux. Leurs contacts sont rares ou de faible qualité. Ce faisant, les besoins scolaires du jeune sont abordés de manière superficielle pendant l’hospitalisation et l’offre de services se déploie tardivement après l’obtention du congé. De tels constats invitent à établir des balises claires afin de soutenir les partenaires dans l’actualisation d’un filet de sécurité en soutien au retour à l’école des jeunes hospitalisés en pédopsychiatrie. À ce jour, les initiatives en ce sens demeurent rares. En s’appuyant sur les meilleures évidences disponibles, au moyen d’une démarche rigoureuse qui allie les connaissances scientifiques et l’expertise clinique, l’équipe de recherche a développé un guide de pratique qui propose une trajectoire optimale de réintégration scolaire en neuf étapes ainsi qu’une description des rôles et responsabilités des partenaires à chacune de ces étapes. L’objectif de cette communication est de présenter le guide de pratique et de partager quelques échos d’une démarche en cours visant à valider l’acceptabilité et la faisabilité des recommandations qu’il contient.

Principales recommandations pour la pratique :

  • Les partenaires peuvent suivre les étapes du guide pour établir qui devrait faire quoi, quand et comment afin d’accompagner efficacement le retour à l’école des jeunes hospitalisés pour des motifs liés à la santé mentale. 
  • Pendant l’hospitalisation, les partenaires peuvent collaborer étroitement pour aider le jeune, sa famille et l’équipe-école à se sentir davantage prêts pour la réintégration scolaire. 
  • Au moment du retour du jeune, les membres de l’équipe-école peuvent participer à l’implantation et au suivi d’un plan de réintégration pour soutenir le fonctionnement psychologique, social et scolaire de ce dernier. 

 

Communication 3 : Groupe de soutien offert aux parents dont l’enfant participe à un programme de soutien pour un trouble des conduites alimentaires

Par Isabelle Thibault, Clodie Buteau, Anne-Marie Tougas et Caroline Pesant

Résumé de la communication : Les parents d’adolescentes et d’adolescents présentant un trouble des conduites alimentaires (TCA) font face à de nombreux défis personnels ainsi que des défis liés à l’exercice de leur rôle parental. Si les programmes de type family-based treatment (FBT) sont une référence dans le traitement des TCA auprès des personnes adolescentes, les besoins des parents relatifs au sentiment de compétence parentale ne sont pas systématiquement ciblés dans ces programmes. L’ajout d’un groupe de soutien parental à un programme de type FBT représente une voie prometteuse pour répondre à ces besoins. Cette présentation vise à présenter les défis rencontrés par ces parents et à identifier les besoins auxquels le groupe de soutien parental permet de répondre. La présentation repose sur deux études qualitatives menées auprès des parents participant à ce groupe. Les résultats indiquent que la participation au groupe répond aux nombreux besoins des parents en contribuant à réduire leur isolement, en leur procurant un soutien personnel et en les accompagnant dans le développement d’un sentiment de compétence parentale. Les enjeux pour les parents de la participation au groupe seront aussi discutés. Enfin, un accent sera mis tout au long de la présentation pour identifier comment les parents et le groupe de soutien représentent un filet de sécurité pour les adolescentes et adolescents présentant un TCA et la façon dont ces constats s’appliquent aux autres problématiques. En conclusion, des recommandations relatives à l’implantation d’un tel type de modalité d’intervention seront présentées.

Principales recommandations pour la pratique :

  • Pour implanter une telle modalité d’intervention en TCA ou pour d’autres problématiques, il apparaît essentiel de procéder d’abord à l’identification des besoins des parents et à la complémentarité des services offerts.  
  • Il s’avère aussi essentiel que les personnes intervenantes responsables du groupe aient une connaissance approfondie de la problématique visée.  
  • Dans l’animation des séances du groupe, il importe de trouver un équilibre entre le temps réservé aux parents pour qu’ils expriment leur vécu et le temps destiné à l’intégration de contenus par les parents.