Résilience des familles en temps de confinement : comment les chercheures mettent elles aussi la main à la pâte
Dans le contexte du confinement du printemps 2020, les conditions de travail de plusieurs ont été chamboulées. Perte d’emploi, changement de tâche ou télétravail ; tous se sont adaptés et étaient appelés à faire ce qu’ils pouvaient pour contribuer à la situation. Ce fut aussi le cas de Catherine Laurier et Katherine Pascuzzo, chercheures du Groupe de recherche et d’intervention sur les adaptations sociales de l’enfance (GRISE) de l’Université de Sherbrooke. Elles ont décidé de contribuer à leur manière, en faisant ce qu’elles font de mieux : mener un projet de recherche !
« Tout était arrêté et on voulait se mettre en action, à la fois pour voir ce qu’on peut faire pour mieux comprendre ce qui se passe et ce qu’on peut mettre en œuvre pour étudier le vécu des familles » mentionne Katherine Pascuzzo.
« On n’a pas de formation en soins, on est des chercheures et on ne pouvait pas aller prêter main-forte dans les services de santé. On voulait faire quelque chose. On voulait voir comment faire ressortir du bon de cette crise-là, par les connaissances qui seraient développées » ajoute Catherine Laurier.
Étudier la résilience et l’adaptation des familles
Le but de leur projet est de décrire les facteurs familiaux et personnels des enfants et de leurs parents liés à la résilience et à l’adaptation des familles durant la pandémie. Les familles visées sont celles où l’on retrouve au moins un enfant de 6 à 17 ans. Les parents sont invités à répondre à des questionnaires au sujet d’eux-mêmes, de leur famille et de leurs enfants. Les adolescentes et les adolescents de 12 à 17 ans sont aussi sollicités pour répondre à un questionnaire les concernant. Cette étude exploratoire permettra de comprendre les facteurs de protection et de risque contribuant à l’adaptation individuelle des membres de la famille en période de confinement, mais aussi à l’adaptation de la famille comme entité. Les données recueillies contribueront à l’identification des facteurs les plus importants dans l’adaptation des familles lors d’événements difficiles. Six mois suivant leur contribution via l’enquête en ligne, les participants seront de nouveau sollicités pour répondre à des questionnaires afin d’évaluer l’évolution de leur adaptation.
Les démarches pour y arriver
Dès le début du mois d’avril 2020, les chercheures ont entrepris les démarches pour lancer le projet le plus rapidement possible : rédaction du projet, dépôt d’une demande au comité éthique, création des questionnaires en ligne et décision quant au meilleur moyen pour recruter les participants à distance. Pour ce recrutement, elles utilisent les réseaux sociaux, notamment Facebook : cette méthode constitue à la fois une nouvelle expérience pour les chercheures et un défi. Catherine Laurier mentionne d’ailleurs « Je suis très contente d’avoir eu recours à la collecte de données en ligne pour notre étude parce que ce sera une façon de faire de la recherche de plus en plus présente dans le futur. C’est nouveau et ce sont des techniques de recrutement qu’on aura à raffiner. » Elles ont fait appel à des auxiliaires de recherche afin d’informatiser les questionnaires et pour recruter les participants.
L’importance du travail d’équipe
Bien qu’elles enseignent conjointement au baccalauréat en psychoéducation, il s’agit du premier projet de recherche que les deux professeures développent ensemble. C’est par le coenseignement et leurs intérêts de recherche complémentaires qu’elles ont eu envie de mettre à profit leurs expertises respectives et de collaborer. Elles mentionnent aussi qu’un soutien important est venu du GRISE, le Centre de recherche duquel elles sont membres. Avec l’aide d’autres chercheures du Centre, elles ont pu réfléchir à la manière la plus rapide, mais efficace, de mettre en oeuvre leur projet. Il est déjà incontestable que la collaboration est de mise dans nombre de milieux, incluant le monde de la recherche… et encore plus en temps de crise sanitaire !
POUR EN SAVOIR PLUS, ÉCOUTEZ LES ENTREVUES ACCORDÉES PAR LES CHERCHEURES RESPONSABLES DU PROJET :
Entrevue de Catherine Laurier accordée à Radio-Canada
Entrevue de Katherine Pascuzzo accordée au 106.9 Mauricie
Entrevue de Catherine Laurier accordée au 107.7 Estrie
Entrevue de Catherine Laurier accordée au 98.5 Montréal
OU ENCORE PRENEZ CONNAISSANCE DE L’ARTICLE PUBLIÉ DANS LE QUOTIDIEN LA TRIBUNE :
Article publié dans La Tribune
Propos recueillis et mis en texte par Geneviève Beaulieu, étudiante à la maîtrise en psychoéducation