Au coeur du GRISE – un entretien avec Caroline Fitzpatrick

Février 2022

Chaque mois, nous vous proposons une incursion au coeur du Groupe de recherche et d’intervention sur les adaptations sociales de l’enfance (GRISE), par le biais d’un entretien avec un de nos membres chercheurs. Ce mois-ci, nous avons discuté avec Caroline Fitzpatrick, qui est professeure agrégée au département d’enseignement préscolaire et primaire de l’Université de Sherbrooke et membre chercheuse régulière du GRISE. 


Des inégalités sociales à l’utilisation des écrans à la petite enfance
 

Caroline Fitzpatrick se dit fascinée par les sciences humaines et les questions d’inégalités entre les individus. C’est d’ailleurs cet intérêt marqué qui l’a poussée, dans le cadre de sa maitrise en 2007, à s’intéresser à des questions de stéréotypes et de différences de statuts chez les individus. Puis au doctorat, elle s’est d’avantage penchée sur le développement à la petite enfance :    

« J’ai appris, et j’étais assez triste de l’apprendre, que beaucoup des inégalités et des différences de statut peuvent avoir leur origine à l’enfance. Donc j’ai décidé de prendre un tournant pour m’intéresser plus au développement des enfants. Je me suis intéressée à comprendre pourquoi certains enfants réussissaient mieux que d’autres ».  

Elle poursuivra donc au doctorat en s’intéressant à la préparation scolaire et à l’importance des fonctions exécutives et de l’engagement pour assurer une réussite académique chez les enfants. Ce nouvel intérêt fera émerger chez Caroline le désir de mieux comprendre les conséquences de l’utilisation des écrans chez les jeunes enfants : 

« J’ai éventuellement appris qu’un des nouveaux éléments de notre environnement, les écrans, semblaient avoir un impact sur les fonctions exécutives et sur la préparation scolaire des enfants. Donc, ça m’a lancé dans un intérêt de recherche qui a duré plus de 10 ans. Et je continue à être vraiment passionnée par cette thématique-là, que je trouve très importante ». 

 

Caroline discute des conséquences des technologies numériques sur le développement global des jeunes dans cet épisode d’Adaptation, le balado du GRISE :

 

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L’utilisation des écrans chez les jeunes : un phénomène en constante évolution 
 

Les technologies numériques devenant de plus en plus diversifiées (téléphones cellulaires, tablettes, ordinateurs, télévision, etc.) et leur utilisation de plus en plus variée selon les contextes (en classe, à la maison, au travail, etc.), les travaux de recherche et la pensée de Caroline quant à leurs conséquences sont en constante évolution. C’est d’ailleurs un des aspects qui anime particulièrement sa programmation recherche. Si le temps d’écran était principalement utilisé pour mieux en comprendre les conséquences, l’évolution de ses travaux l’amène maintenant à considérer le contexte et le type de contenu médiatique visionné pour identifier différents profils d’utilisation, chez qui les conséquences pourraient varier et être plus nuancées.  

Mieux comprendre les conséquences des écrans sur le développement des jeunes 

En ce sens, un de ses projet en cours vise à mieux comprendre les différentes utilisations des écrans par les enfants préscolaires, mais aussi par leurs parents, pendant la pandémie de Covid-19. Les différents contextes d’utilisation, les différents types de contenus consultés, l’accompagnement parental, le temps d’utilisation ne sont que quelques exemples des différentes sphères de l’utilisation qui ont été mesurées et qui seront mises en lien avec les conséquences négatives, mais aussi possiblement positives sur le développement psychosocial des enfants.  

Pour la suite, la chercheuse vient d’obtenir un financement des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) afin d’ajouter un troisième temps de mesure au projet. Le nouveau financement permettra d’examiner l’impact de l’utilisation des médias numériques sur la santé des enfants, leur transition à l’école ainsi que leur développement psychosocial, cognitif et moteur.   

 

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Propos mis en texte par Anne-Marie Ducharme, étudiante au doctorat en psychoéducation et membre étudiante du GRISE.

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