Au coeur du GRISE – un entretien avec Isabelle Thibault
Chaque mois, nous vous proposons une incursion au coeur du Groupe de recherche et d’intervention sur les adaptations sociales de l’enfance (GRISE), par le biais d’un entretien avec un de nos membres chercheurs. Ce mois-ci, nous avons discuté avec Isabelle Thibault, qui est professeure adjointe au département de psychoéducation de l’Université de Sherbrooke et membre chercheur régulier du GRISE.
Comprendre les facteurs de risque associés aux attitudes et comportements alimentaires problématiques
Aider les gens et faire une différence dans leur vie : c’est ce qui motive Isabelle Thibault depuis le début de son parcours académique, d’étudiante en psychoéducation à professeure et chercheuse. Les travaux d’Isabelle portent sur les attitudes et comportements alimentaires problématiques et sur les troubles des conduites alimentaires, chez les enfants et les adolescent.es : « Ma grande ambition dans la vie, c’est d’arriver à bien comprendre les facteurs psychosociaux associés, pour comprendre les facteurs sur lesquels agir et ainsi prévenir la problématique. C’est ça qui m’anime. Je me dis que si j’arrive à faire ça, je vais avoir répondu à mon désir d’aider les gens et à faire une petite différence ».
Isabelle discute des attitudes et comportements alimentaires problématiques chez les jeunes dans cet épisode d’Adaptation, le balado du GRISE :
Le potentiel d’aide de la recherche
Isabelle a d’abord complété son baccalauréat et sa maitrise en envisageant une carrière de psychoéducatrice. Au sein du centre de réadaptation pour jeunes en difficulté où elle travaille au moment de ses études, elle réalise que la recherche et l’intervention sont intrinsèquement liés, citant en exemple les programmes basés sur la recherche scientifique qui y sont implantés. Elle prend alors conscience du potentiel que détient la recherche ; celui d’aider les gens non pas sur le terrain, mais plutôt, en maintenant à jour les interventions qui leurs sont destinées.
Repenser les programmes de prévention
Pour Isabelle, il est important de développer des programmes de prévention fondés sur la recherche ; mais le manque de données scientifiques sur la problématique des attitudes et comportements alimentaires problématiques ainsi que des troubles des conduites alimentaires ne le permet pas entièrement actuellement.
Il est, selon la chercheuse, important de normaliser les préoccupations face au corps et à l’alimentation. Celles-ci ne devraient cependant pas accaparer la vie des individus. La chercheuse se questionne donc sur les effets iatrogènes possibles de mettre trop d’accent sur l’adoption de saines habitudes de vie (p. ex., alimentation saine et sport) chez les jeunes présentant une certaine vulnérabilité à développer des préoccupations sévères face à leur corps ou à leur alimentation.
Pour prévenir, la chercheuse recommande de plutôt mettre l’accent sur ce qui se cache derrière la problématique – par exemple, sur ce que vivent ces jeunes dans les différentes sphères de leur vie et qui les portent à adopter de telles attitudes et comportements. Identifier les facteurs de risque associés à la problématique permettra certainement de mieux cibler les aspects sur lesquels agir. En ce sens, ses travaux de recherche actuels permettront certainement d’améliorer les programmes offerts aux jeunes vulnérables.
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Propos mis en texte par Anne-Marie Ducharme, étudiante au doctorat en psychoéducation et membre étudiante du GRISE.