Prévention de la fugue : les facteurs de protection des jeunes hébergés en centres de réadaptation

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Abstract

La fugue des jeunes hébergés en centre de réadaptation inquiète grandement les autorités et les familles concernées en raison de sa prévalence, mais surtout en raison des dangers auxquels s’exposent ces adolescents suivis en vertu de la Loi sur la protection de jeunesse. La majorité des pratiques d’intervention visant la prévention de la fugue se concentrent à réduire l’influence des facteurs de risque dans la vie de ces jeunes (p. ex. réduire les conflits familiaux) au détriment du renforcement des facteurs de protection présents (p. ex. encourager les contacts avec les personnes significatives). Afin de déterminer les meilleures cibles d’intervention à mettre de l’avant chez les jeunes fugueurs, la présente étude examinera pour une première fois leurs facteurs de protection et l’influence de ces facteurs sur les liens entre les expériences de vie traumatiques (p. ex. mauvais traitement, victimisation) et la fugue. 

Considérant que les adolescents hébergés en centre de réadaptation présentent pour plusieurs une variété d’expériences de vie traumatiques et que ces expériences sont associées aux comportements à risque, dont la fugue, il importe de s’attarder à la manière dont certains jeunes surmontent ces expériences de vie en ne considérant pas la fugue comme une stratégie adaptative. Pour ce faire, la présente étude vise plus particulièrement à : 1) cibler quels sont les facteurs de protection individuels et environnementaux (familiaux, communautaires et institutionnels) les plus fortement associés à l’absence de survenue de la fugue ainsi qu’à sa faible fréquence et sa courte durée; 2) examiner le rôle médiateur des facteurs de protection dans le lien entre les expériences de vie traumatiques et l’historique de fugue (survenue, fréquence et durée); 3) comparer les deux premiers objectifs chez les garçons et les filles.

Dans le cadre de cette étude, 100 jeunes non-fugueurs et 100 jeunes fugueurs (garçons et filles), âgés entre 14-17 ans, hébergés en centre de réadaptation en vertu de la Loi sur la protection de jeunesse seront recrutés. Ils seront rencontrés sur une période de deux ans dans les régions de Montréal, de la Montérégie-Est et de l’Estrie. Les participants seront invités à une rencontre d’une durée approximative de 45 minutes au cours de laquelle ils devront remplir des questionnaires portant sur leurs expériences de vie traumatiques et leurs facteurs de protection. Certaines informations sociodémographiques et leur historique de fugue (survenue, fréquence et durée) seront extraits des bases de données administratives des centres de réadaptation. Pour répondre aux objectifs, des régressions logistiques, des régressions linéaires multiples et des analyses de médiation seront effectuées. L’ensemble de ces analyses seront comparées chez les adolescents et les adolescentes. Pour une première fois, la présente étude vise à cibler les différentes ressources à renforcer afin d’améliorer et promouvoir le développement sain et l’adaptation positive des jeunes fugueurs hébergés en centre de réadaptation.

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