Prédiction de la récurrence de fugues et des comportements à risque adoptés lors de celles-ci chez de jeunes adolescents et adolescentes hébergés en centre de réadaptation
Chercheur.e principal.e :
Sophie CoutureCochercheur.es :
Denis Lafortune, Nadine Lanctôt, Catherine Laurier, Sébastien Monette, Isabelle Ouellet-Morin, Geneviève ParentÉtat du projet :
En coursDates :
août 2020 - août 2026Résumé :
Depuis quelques années, la problématique de la fugue des centres de réadaptation est au cœur des préoccupations sociales et politiques. En plus de se préoccuper de la récurrence de fugues, les autorités responsables de la protection de ces jeunes s’inquiètent grandement des risques pris par ces derniers lors des épisodes de fugue. En effet, ces épisodes représentent l’une des rares occasions d’expérimenter une variété de comportements à risque chez les jeunes hébergés en centre de réadaptation, tels que la consommation de substances psychoactives, les comportements délinquants ou les comportements sexuels à risque. De plus, le contexte de la prise en charge en centre de réadaptation entraîne du stress chronique qui semble avoir une influence non-négligeable sur la fugue. Sans aucun doute, les particularités de l’adolescence en centre de réadaptation se doivent d’être considérées pour comprendre la récurrence de fugues et les dangers associés. Pour optimiser l’évaluation et l’intervention en matière de fugue, la présente étude s’inspire de modèles visant à comprendre les mécanismes impliqués dans la prise de risque à l’adolescence. Plus précisément, le modèle des systèmes doubles reconnaît que l’adolescence se situe dans une période de déséquilibre entre le système socioémotionnel (recherche de récompenses, recherche de sensations fortes) et le système d’autorégulation (impulsivité, autorégulation, fonctions exécutives). Ce déséquilibre expliquerait la plus grande prise de risque à l’adolescence tout comme, le fait d’être exposé à des expériences traumatiques. En effet, le modèle de la prise de risque post-traumatique stipule que chez certains adolescents ayant été exposés à des expériences traumatiques, la prise de risque leur permet de reprendre le contrôle sur leur vie. La présente étude vise donc à prédire qui parmi les jeunes fugueurs en centre de réadaptation fugueront à nouveau et parmi ceux-ci, prédire la fréquence des comportements à risque qu’ils adopteront lors de ces épisodes de fugue. Plus précisément, il est attendu qu’au-delà le stress chronique associé au contexte de prise en charge, certains mécanismes clés en matière de prise de risque (systèmes socioémotionnel et d’autorégulation, expériences traumatiques) viennent prédire la récurrence de fugues et les comportements à risque adoptés lors de celles-ci. Une attention particulière sera portée aux différences sexuelles et de genre. Pour ce faire, 200 jeunes fugueurs et 200 jeunes fugueuses seront recrutés dans les centres de réadaptation de Montréal et de Laval pour une première rencontre au cours de laquelle des questionnaires, des tests neuropsychologiques et une mesure biologique du stress chronique seront considérés. Parmi ces jeunes fugueurs, ceux ayant une récurrence de fugues sur une période de deux ans seront rencontrés pour une entrevue structurée détaillant leur dernier épisode de fugues et plus particulièrement, les comportements à risque adoptés. En parallèle, certaines données provenant des bases de données des organisations participantes seront extraites (p. ex. nombre de fugues, historique de placement). En somme, pour la première fois, ce rare devis prospectif permettra de vérifier comment s’expliquent la récurrence de fugues et les comportements à risque adoptés lors de celle-ci, et ce, séparément chez les jeunes fugueurs et fugueuses. La spécification des divers mécanismes impliqués dans la récurrence de fugues et dans les comportements à risque adoptés lors de celles-ci représente une étape essentielle dans l’objectif de cibler des leviers d’intervention potentiels et nécessaire pour travailler avec ces jeunes fugueurs et fugueuses.Organisme.s subventionnaire.s :
Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) - Programme SavoirAxe 2:
Modifier les parcours développementaux et les trajectoires des enfants présentant des difficultés en raison de caractéristiques personnelles ou environnementales.