Étude longitudinale prospective de l’évolution des troubles de la personnalité et de leurs conséquences sur la santé mentale et l’adaptation socioprofessionnelle chez des jeunes adultes à risque

Chercheur.e principal.e :

Yann Le Corff

Autre chercheur.e principal.e :

Mélanie Lapalme, Caroline Temcheff

Cochercheur.es :

Vincent Bégin, Michèle Déry, Karine Forget, Jean-Pascal Lemelin, Alexa Martin-Storey, Geneviève Rivard

État du projet :

En cours

Dates :

avril 2024 - mars 2029

Résumé :

Les troubles de la personnalité (TP) sont associés à d’importantes difficultés d’adaptation sur les plans psychologique, social et professionnel. Or, c’est au début de l’âge adulte que les TP sont le plus prévalents, soit une période développementale marquée par des transitions majeures qui mettront à l’épreuve les capacités adaptatives des jeunes adultes et qui auront des impacts à long terme dans leur vie. Des études montrent que les TP seront chroniques chez plusieurs de ces jeunes adultes et que leur résorption au fil du temps ne sera que partielle chez la majorité d’en eux. Ainsi, la plupart des jeunes adultes ayant un TP maintiendront un certain degré de pathologie de la personnalité tout au long de la vie et souffriront de difficultés d’adaptation à long terme, tandis que peu d’entre eux atteindront un fonctionnement adaptatif comparable à celui de la population générale. Or, les facteurs de risque associés à l’évolution des TP au début de l’âge adulte sont peu connus, tout comme les interrelations entre les TP et l’adaptation lors de cette période, et l’effet du genre est rarement considéré. Ce projet s’inscrit en continuité d’une étude longitudinale, amorcée en 2007, pour étudier les différences entre les filles et les garçons dans les corrélats, l’évolution et les conséquences des troubles de comportement (TC) qui surviennent à l’enfance, ainsi que l’adaptation de ces jeunes au début de l’âge adulte. Ses principaux objectifs sont de : 1) décrire les trajectoires d’évolution des TP chez des jeunes adultes sur 6 ans (3 temps de mesure) et identifier les facteurs de risque individuels et environnementaux associés à cette évolution; 2) expliquer les interrelations longitudinales entre les TP et l’adaptation psychologique, sociale et professionnelle à cette période. Les jeunes ayant eu des TC à l’enfance constituent une population propice à l’atteinte des objectifs du projet en raison de leur risque élevé de développer des TP vu les nombreux facteurs de risque auxquels ils ont été exposés. Le genre en tant que construction sociale des différences sexuées sera pris en compte dans les analyses. L’échantillon initial est composé de 744 enfants âgés de 8 ans en moyenne, dont 434 ayant des TC (44 % filles) et 310 n’ayant pas de TC (52 % filles). Le projet prend avantage de mesures déjà prises à 19 et 21 ans sur les TP et depuis le début de l’étude sur les TC et sur les facteurs de risque potentiellement communs aux TC et aux TP, dont des problèmes de santé mentale (TDAH, dépression, anxiété), vulnérabilités (tempérament, habiletés cognitives etc.), et caractéristiques sociales et familiales. Les TP seront ré-évalués dans ce projet à l’âge de 25 ans, tout comme des indicateurs de santé mentale et d’adaptation sociale et professionnelle. En cohérence avec l’évolution des connaissances, les TP sont évalués selon les critères du modèle alternatif du DSM-5. Ce projet informera sur le développement des TP au début l’âge adulte, sur les facteurs de risque qui en expliquent l’évolution, ainsi que sur la santé mentale et les difficultés d’adaptation qui leur sont associées, en tenant compte du genre. Ces apports significatifs aux connaissances permettront de formuler des recommandations pour la prévention et l’intervention auprès de cette clientèle, utiles tant aux formateurs qu’aux cliniciens.

Organisme.s subventionnaire.s :

Instituts de Recherche en Santé du Canada (IRSC) - Programme Subvention Projet