La problématique de la fugue en centre de réadaptation : un projet de partenariat entre le milieu institutionnel et communautaire

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Malgré le fait que le nombre de fugues soit en hausse et que les dangers pris par les jeunes fugueurs hébergés en centre de réadaptation (CR) inquiètent les autorités responsables, peu d’études ont permis d’évaluer l’efficacité des pratiques de prévention et d’intervention auprès de ces jeunes fugueurs. Toutefois auprès de différentes clientèles (p. ex. jeunes de la rue), certaines pratiques ont démontré leur efficacité. Parmi celles-ci, l’utilisation de ressources communautaires, communément appelées refuge, entraîne une diminution d’une variété de comportements à risque, dont la durée de la fugue, et améliore plusieurs dimensions de la vie des jeunes fugueurs. Puisque des lacunes dans les liens multisectoriels ont été décriées tout comme le manque de connaissances observées chez les jeunes fugueurs sur les différentes ressources offertes, certains responsables de la problématique de fugue provenant des milieux institutionnels et communautaires ont décidé d’élaborer un projet de partenariat.

Ce projet de partenariat a été mis sur pieds par les responsables de la problématique fugue dans les CR de Montréal et l’organisme communautaire En Marge 12-17. Concrètement, ce projet souhaite mettre en place ou élargir le filet de sécurité autour des jeunes, à faciliter leur retour en CR, à faciliter le dialogue entre l’ensemble des acteurs impliqués et à développer le lien avec les différents milieux. Dans le cadre de ce projet, trois intervenantes de En Marge 12-17 travailleront directement sur les sites des CR et dans les quartiers avoisinants. En fait, deux travailleuses de rue viseront à rejoindre les jeunes fugueurs des CR lors des épisodes de fugue afin de leur offrir écoute, soutien, accompagnement et référence. Une agente de liaison communautaire s’affairera quant à elle à faciliter la création de liens entre les différents acteurs/milieux du jeune, soutenir la recherche de solutions, favoriser l’adaptation des services lorsque la complexité d’une situation l’exige, répondre aux questions des intervenants concernant le milieu communautaire et référer vers les ressources pertinentes selon les besoins.

Afin de soutenir les responsables de ce projet de partenariat et les guider dans leur démarche, la présente évaluation formative vise à: 1) Décrire les activités du partenariat tel qu’il est mis en œuvre; 2) Identifier les forces et les faiblesses du projet, de même que les obstacles et conditions essentielles à la qualité d’implantation souhaitée par les responsables; 3) Explorer les résultats associés au projet de partenariat en matière de prise de risque et d’utilisation de ressources d’aide et de services pendant les épisodes de fugue. Selon les préceptes de l’évaluation centrée sur l’utilisation des résultats, l’équipe d’évaluatrices du projet  rencontrera les responsables de ce projet (n = 10) dans le cadre de deux entretiens collectifs (focus group) et assistera à leurs comités de suivis mensuels. Également, des entretiens individuels (incluant le Budget spatio-temporel) seront conduits lors d’un retour d’une nouvelle fugue avec 12 jeunes fugueurs ayant été exposés aux activités du projet de partenariat. Finalement, les informations provenant d’un instrument mesurant la fidélité d’implantation ainsi que les bases de données administratives et cliniques seront consultées. Par un processus continu de rétroaction et de soutien, l’évaluation formative du projet s’attardera au développement d’une vision partagée des cibles du partenariat, des questions et des domaines d’évaluation estimés prioritaires. Sans conteste, ce projet de partenariat permettra de fournir un exemple de qualité dans le domaine de la fugue afin de promouvoir les collaborations multisectorielles entre les milieux institutionnels et communautaires du Québec.

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