Réintégration scolaire des élèves ayant un trouble relevant de la psychopathologie

Chercheur.e principal.e :

État du projet :

Dates :

juillet 2014 - août 2019

Résumé :

Plus d’un élève sur dix est touché par un trouble relevant de la psychopathologie à l’adolescence : dépression et idées suicidaires, troubles bipolaires, troubles d’usage de substances, troubles alimentaires, troubles psychotiques (Institut national de santé publique, 2012; Commission de la santé mentale du Canada, 2013). Ceux qui présentent les difficultés les plus graves font généralement l’objet d’un retrait de l’école et reçoivent une intervention intensive des services sociaux et de santé visant leur rétablissement, soit la reprise d’une vie satisfaisante et productive dans ses différentes sphères d’activité (Shepherd, Boardman et Slade, 2007). En dépit des services reçus, le rétablissement n’est pas garanti et il apparaît primordial d’instaurer des mesures de réintégration qui soutiennent l’engagement scolaire des élèves concernés (Frensch, Cameron et Preyde, 2009). Or, il n’existe pas à ce jour de balises pour guider la réintégration scolaire des élèves ayant un trouble relevant de la psychopathologie. Cette recherche a pour but de développer une théorie de programme sur laquelle construire et définir des interventions susceptibles de faciliter la réintégration scolaire des adolescents suite à un hébergement ou une hospitalisation en raison d’un trouble relevant de la psychopathologie. Plus spécifiquement, cette recherche propose de réaliser trois recensions systématiques pour identifier les éléments d’un programme efficace sur la base des études scientifiques ayant porté sur les trois aspects permettant d’élaborer une théorie de programme : 1) les besoins des élèves et adultes concernés par la réintégration scolaire; 2) les facteurs qui aident (p. ex. : collaboration école-famille-services sociaux) ou nuisent (p. ex. : stigmatisation) à l’implantation d’interventions en matière de réintégration scolaire; 3) les effets à court et long termes des programmes d’intervention existants. Les résultats de cette recherche permettront de formuler des recommandations pour créer un programme efficace et ainsi mieux prévenir les conséquences comme diminuer les coûts sociaux pouvant découler d’une réintégration scolaire difficile chez les adolescents ayant un trouble relevant de la psychopathologie : retour dans les services, troubles de comportement sévères, échec scolaire, décrochage, etc. Puisque la réintégration scolaire s’actualise à l’interface de plus d’un système (école, famille, services sociaux et de santé, communauté), les résultats de cette recherche seront utiles à de nombreux professionnels. En effet, si les connaissances dégagées aideront les intervenants terrain (enseignants, éducateurs, psychologues, infirmières, travailleurs sociaux) à comprendre l’expérience de la réintégration de l’intérieur, elles éclaireront également la prise de décision des gestionnaires à cet égard. Cette recherche aura aussi un impact garanti sur la communauté scientifique qui, à ce jour, a surtout appliqué le concept de rétablissement aux adultes et n’a synthétisé les connaissances sur la réintégration scolaire qu’en contexte de santé physique. Au moyen de recensions dites systématiques, cette recherche répondra à un besoin urgent en brossant un portrait approfondi, critique et novateur des connaissances scientifiques actuelles. Non seulement les résultats relèveront ils les lacunes des études antérieures, ils indiqueront au final les directions à suivre pour les recherches futures en articulant une programmation scientifique autour du rétablissement des jeunes ayant un trouble relevant de la psychopathologie. Enfin, cette programmation scientifique se concrétisera par la création des nouvelles collaborations entre chercheurs de différentes disciplines: éducation, psychoéducation, travail social, psychologie, sciences infirmières.

Organisme.s subventionnaire.s :

Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada (CRSH) - Programme Développement Savoir
Axe 3:
Soutenir l’adaptation et l’équilibre des personnes exposées aux conséquences des difficultés d’adaptation lors des périodes de transition.