Attitudes et comportements alimentaires problématiques des enfants : comment et pourquoi se développent-ils ?
Chercheur.e principal.e :
Isabelle ThibaultCochercheur.es :
Catherine Bégin, Marie-Pier Gagnon-Girouard, Catherine Laurier, Dominique Meilleur, Caroline Pesant, Marie-Claude Roy, Anne-Marie TougasÉtat du projet :
En coursDates :
janvier 2020 - décembre 2024Résumé :
Environ 50 % des enfants du primaire sont préoccupés par leur poids et le désir de perdre du poids apparaît dès l’âge de 9 ans chez les filles. Certains chercheurs rapportent que 40 % des enfants ont déjà eu recours à des régimes à la fin du primaire. Ces attitudes et comportements alimentaires problématiques (ACAP) se retrouvent chez les personnes qui souffrent d’anorexie mentale ou de boulimie, deux troubles de santé mentale graves, mais ils peuvent également se retrouver chez les enfants (9 à 12 ans), à différentes intensités et fréquences. Les ACAP ont des conséquences importantes sur le développement des enfants, car ils sont associés à la présence de sentiments dépressifs ou anxieux, une faible estime de soi ou des difficultés dans les relations avec les pairs. De plus, il s’agit d’un facteur contribuant assez directement au développement ultérieur de problématiques telle l’anorexie mentale. En conséquence, il est impératif de mieux comprendre les facteurs liés aux ACAP chez les enfants, car les programmes actuels de prévention dans cette sphère, quoique bien intentionnés, ont plutôt comme effet de contribuer au développement de l’insatisfaction corporelle en encourageant les enfants à se préoccuper excessivement de leur poids et de leurs habitudes alimentaires. Cette étude aura donc des retombées sociales concrètes, car elle permettra d’orienter les programmes de promotion des saines habitudes de vie, de prévention des ACAP et des troubles des conduites alimentaires (anorexie, boulimie). En effet, on comprend encore mal pourquoi des enfants adoptent à un si jeune âge des attitudes et comportements associés à des problématiques sérieuses et généralement associées à l’adolescence, comme l’anorexie mentale. De plus, on ne sait pas actuellement quelle est la proportion d’enfants présentant des ACAP, car les résultats des études déjà réalisées sur ce thème indiquent des pourcentages variant de 30 % à 80 %, sur la base d’instruments de mesure dont la qualité est questionnable. Ces données témoignent de l’importance 1) de vérifier la proportion d’enfants présentant des ACAP en utilisant une mesure juste de ces comportements et 2) d’explorer les facteurs associés au développement de cette problématique pour éviter que les enfants se retrouvent dans une escalade de problèmes pouvant mener jusqu’à une problématique comme l’anorexie mentale. Le projet vise donc à établir le portrait québécois de la proportion d’enfants présentant des ACAP et à étudier les facteurs associés au développement d’ACAP. Pour atteindre ces objectifs, les enfants seront évalués grâce à une approche qui combine des questionnaires à des entrevues afin que la méthode de recherche soit appropriée à l’âge de ces enfants, ce qui fait défaut dans les études existantes. La méthode de recherche permettra de suivre ces enfants pendant deux années, notamment lors d’une transition importante, soit la transition du primaire au secondaire.Organisme.s subventionnaire.s :
Fondation des étoiles - Subvention de recherche pédiatriqueAxe 2:
Modifier les parcours développementaux et les trajectoires des enfants présentant des difficultés en raison de caractéristiques personnelles ou environnementales.