Les facteurs de risque distaux et proximaux chez les femmes ayant reçu des services en protection de la jeunesse : liens avec leur adaptation socio-émotionnelle à l’âge adulte
Chercheur.e principal.e :
Katherine PascuzzoÉtat du projet :
En coursDates :
mai 2023 - avril 2026Résumé :
Les adolescentes placées en centre de réadaptation sont à risque d’accumuler un large éventail de difficultés rendues à l’âge adulte. Les expériences de maltraitance vécues durant l’enfance, les ruptures relationnelles associées au placement et les situations précaires dans lesquelles elles peuvent se retrouver à la sortie du placement (ex., victimisation, isolement) contribuent à rendre difficile leur transition vers la vie adulte (Courtney et al., 2020). Bien que les connaissances sur l’adaptation de ces jeunes femmes se raffinent, il en demeure que celles-ci sont parcellaires. En effet, les études se centrent davantage sur des indicateurs factuels de leur adaptation (vulnérabilité économique, délinquance; Gypen et al., 2017) ainsi que sur leurs expériences de maternité précoce (Couvrette et Lanctôt, 2017). Peu d’études reposent sur un devis longitudinal qui s’étale au-delà de la transition vers la vie adulte (25 ans et plus) et se penchent sur les perceptions que ces femmes ont d’elles-mêmes, de leurs émotions et de leurs relations avec autrui (Cameron et al., 2018; Courtney et al., 2020). Ainsi, on en connait peu sur la stabilité ou le changement de leurs difficultés socio-émotionnelles dans le temps. De plus, les facteurs de risque distaux (enfance/adolescence: expériences de maltraitance/victimisation et ruptures relationnelles) et proximaux (périodes jeune adulte/adulte: événements de vie stressants) de leur parcours pouvant altérer leur adaptation socio-émotionnelle à l’âge adulte sont peu explorés. Selon la théorie de l’attachement et considérant la centralité des relations dans le développement et l’adaptation des femmes (Kerig, 2018), il est supposé que les facteurs de risque distaux et proximaux caractérisant leur histoire de vie déclencheraient une cascade d’effets négatifs, soit le développement d’un attachement insécurisant et des difficultés socio-émotionnelles, qui persisteraient dans le temps. Or, à ce jour, ces liens n’ont toujours pas été examinés auprès de cette population adulte. Ce projet met à profit les données issues d’une étude longitudinale amorcée en 2008 auprès d’adolescentes ayant connu un placement en centre de réadaptation (Lanctôt, 2011). Maintenant rendues à l’âge adulte (M = 28 ans), la présente étude cible un échantillon de 75 femmes et vise à 1) établir un portrait de leur adaptation socio-émotionnelle : 1.1 décrire leurs modèles d’attachement à l’âge adulte (28 ans) et 1.2 évaluer les trajectoires de stabilité / changement des difficultés identitaires, affectives et relationnelles de la période jeune adulte (19 ans) à l’âge adulte (28 ans); 2) identifier les facteurs de risque distaux (enfance / adolescence : expériences de maltraitance / victimisation et de ruptures relationnelles) et proximaux (périodes jeune adulte / adulte : événements de vie stressants) associés aux modèles d’attachement et aux trajectoires de difficultés identitaires, affectives et relationnelles; et 3) examiner l’effet médiateur des modèles d’attachement dans le lien entre les facteurs de risque (distaux/proximaux) et les trajectoires de difficultés identitaires, affectives et relationnelles. Les résultats apporteront un éclairage nouveau sur les besoins de ces femmes vulnérables, une population sous-étudiée à l’âge adulte. Par des activités de transfert de connaissances, les résultats serviront à bonifier la formation des personnes professionnelles œuvrant auprès de celles-ci.
Organisme.s subventionnaire.s :
Fonds de recherche du Québec - Société et culture (FRQSC) - Soutien à la recherche pour la relève professorale