Point de vue de jeunes adultes qui présentaient des problèmes de comportement à l’enfance sur leur processus de résilience

Chercheur.e principal.e :

Mélanie Lapalme

Cochercheur.es :

Alexa Martin-Storey, Geneviève Paquette, Anne-Marie Tougas

État du projet :

En cours

Dates :

juin 2023 - mai 2026

Résumé :

Comment expliquer que certains adolescents et jeunes adultes ayant des antécédents de problèmes de comportement sévères dans l’enfance s’en sortent mieux que d’autres, alors qu’ils sont exposés à des facteurs de risque similaires? Cette question fait référence au phénomène de résilience et à notre compréhension encore très limitée de comment elle s’opère dans cette population à risque. De nombreuses études longitudinales quantitatives ont pourtant tenté de répondre à cette question par l’identification de facteurs associés à la persistance ou à la résorption des problèmes de comportement à l’enfance ou à l’adolescence. Toutefois, bien que ces études aient mis en évidence certains facteurs positifs qui pourraient potentiellement contrer les risques de persistance de ces problèmes, leur apport à la compréhension des processus qui mènent à la résilience est limité. Pour mieux saisir ces processus, ce projet rompt avec l’approche quantitative qui caractérise ce domaine de recherche, afin de donner la voix aux jeunes et mettre en valeur les éléments qu’ils jugent déterminants dans les changements jalonnant leur parcours de vie. Ainsi, l’étude qualitative que nous proposons a pour but de développer une théorie explicative de la résilience qui rende compte des processus menant à l’adaptation positive vécue par les jeunes adultes qui présentaient des problèmes de comportement sévères à l’enfance. Deux objectifs spécifiques sont poursuivis : 1) expliquer le concept d’adaptation positive tel que perçu, compris et vécu par les jeunes ; et 2) expliquer les processus de résilience menant à l’adaptation positive de ces jeunes à partir du sens qu’ils donnent aux évènements, expériences, transitions et points tournants vécus. L’étude innove i) en recourant au devis qualitatif de la théorisation ancrée pour décrire comment se déploie les processus de résilience chez ces jeunes à travers le temps, ii) en utilisant une méthode qui met en valeur le sens que les jeunes donnent aux événements et transitions qu’ils jugent déterminants, et iii) en définissant l’adaptation positive telle que perçue par les jeunes eux-mêmes. Les principes de la théorisation ancrée (Strauss et Corbin, 1998) impliquent que la collecte et l’analyse des données s’effectuent simultanément jusqu’à l’atteinte d’une saturation théorique, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’ajout de nouveaux participants n’apporte aucune information permettant de préciser la théorie émergente. Ainsi, l’étude procédera au recrutement de jeunes adultes ayant eu des problèmes de comportement à l’enfance de manière continue, en sélectionnant, parmi eux, les jeunes qui présenteront les caractéristiques les plus susceptibles de contribuer au raffinement de la théorie en développement. S’appuyant sur les recommandations de Strauss et Corbin (1998), nous estimons que cette saturation sera atteinte en recrutant 30 participants. Chaque jeune adulte participera à deux entrevues individuelles semi-dirigées à un mois d’intervalle afin de recueillir leur point de vue sur les événements vécus dans leur parcours de vie et le sens qu’ils y donnent. Les verbatims seront transcrits puis analysés selon la méthode proposée par Strauss et Corbin (1998) par deux codeurs indépendants et validés en équipe. Enfin, un processus de validation de la théorie comme schématisée et expliquée sera effectué. Il en ressortira un schème théorique qui permettra de guider les interventions visant à limiter la persistance des problèmes de comportement et soutenir une adaptation positive des jeunes qui présentent ces problèmes tôt à l’enfance.

Organisme.s subventionnaire.s :

Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada (CRSH) - Programme Développement Savoir