Contribution des traits psychopathiques à l’évolution des problèmes de conduites de filles et garçons d’âge scolaire primaire

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Référence

*Bégin V, Déry M, Toupin J, Le Corff Y, Lemelin JP. (2018). Contribution des traits psychopathiques à l’évolution des problèmes de conduites de filles et de garçons d’âge scolaire primaire. Canadian Journal of Behavioral Science/Revue Canadienne des Sciences du Comportement. 50(2): 119–126.


Résumé

Les problèmes de conduites (PC) qui surviennent dès l’enfance sont à risque de persistance. Des travaux suggèrent que ce risque est accru lorsque les PC s’accompagnent de traits psychopathiques, opérationnalisés chez l’enfant par des dimensions d’insensibilité émotionnelle, d’égocentrisme-narcissisme et d’impulsivité-irresponsabilité. Les travaux sur ces traits se sont cependant centrés sur la dimension d’insensibilité émotionnelle et ne permettent pas d’établir si les trois dimensions des traits psychopathiques offrent une valeur prédictive ajoutée chez des enfants ayant des PC graves. Cette étude longitudinale a pour objectifs d’établir la contribution relative des trois dimensions de traits psychopathiques pour prédire l’évolution des PC chez des enfants présentant déjà ces problèmes à l’âge scolaire primaire et d’examiner si ces associations varient selon le genre. Les 213 participants ont été sélectionnés parmi les élèves de moins de 10 ans recevant des services psychoéducatifs à l’école et dont les PC atteignaient un seuil clinique. Les analyses de régression montrent que seule la dimension des traits d’impulsivité-irresponsabilité contribue à prédire les PC trois ans plus tard au-delà de la sévérité initiale des PC et du revenu familial, et ce, uniquement chez les garçons. Il est toutefois possible que la cohérence interne relativement peu élevée de l’échelle d’insensibilité émotionnelle dans l’étude ait pu nuire à la détection d’associations significatives entre ces traits et les PC. Néanmoins, ces résultats soulignent l’importance des traits d’impulsivité-irresponsabilité lors de l’évaluation clinique des garçons qui ont des PC dès l’enfance.


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