Quelles sont les caractéristiques individuelles, familiales et sociales distinguant l’anorexie mentale prépubère et pubère ?
Référence
Thibault I, Pauzé R, Bravo G, Lavoie E, Pesant C, Di Meglio G, Frappier J-Y, Meilleur D, Nadeau PO, Stheneur C, Taddeo D. (2017). Quelles sont les caractéristiques individuelles, familiales et sociales distinguant l’anorexie mentale prépubère et pubère ?. Revue canadienne de psychiatrie. 62(12): 837-844.
Résumé
L’anorexie mentale prépubère peut entrainer de multiples conséquences physiques. Lorsque le trouble débute avant la puberté, il serait lié à un plus mauvais pronostic ainsi qu’à une plus grande résistance au traitement. À ce jour, les études portant sur l’anorexie mentale prépubère ont traité majoritairement de la symptomatologie, mais rarement des facteurs associés. Objectif : Cette étude vise à distinguer l’anorexie mentale prépubère et pubère sur le plan des caractéristiques individuelles, familiales et sociales. Méthode : Lors de l’admission dans des programmes spécialisés pour troubles du comportement alimentaire, les patientes (n = 19 prépubères et 126 pubères) et leurs parents ont rempli des questionnaires (EDI-3, BDI II, IPPA, FACES IV, IDPESQ) portant sur les principales caractéristiques individuelles, familiales et sociales associées à l’anorexie mentale. Les résultats des patientes prépubères et pubères ont été comparés pour toutes les variables mesurées. Le développement pubertaire et la présence d’anorexie ont été évalués par un pédiatre pour toutes les patientes. Résultats : Les patientes prépubères représentent 13,8% de tous les cas et ont un score centile d’IMC inférieur à celui des pubères. Les résultats aux multiples questionnaires indiquaient peu ou pas de difficulté sur les plans personnel, familial et social ainsi que l’absence de distinction avec les patientes plus âgées. Conclusions : Ces résultats contribuent à remettre en question la compréhension actuelle de l’anorexie mentale prépubère ainsi que la capacité des patients prépubères à rapporter leurs difficultés, ce qui souligne l’importance d’avoir recours à plusieurs répondants lors de l’établissement de profils cliniques.
DOI
http://dx.doi.org/10.1177/0706743717727239