Différences en matière de santé mentale selon le statut de minorité sexuelle

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Référence

Martin-Storey A, Temcheff CE, Laventure M, *Levesque G. (2019). Différences en matière de santé mentale selon le statut de minorité sexuelle. Santé mentale au Québec. 44(1): 47-66.


Résumé

Objectif : Les individus provenant d’une minorité sexuelle rapportent plus de problèmes de santé mentale que les individus ayant une identité hétérosexuelle. Or, la majorité des recherches canadiennes sur ce sujet ont été réalisées il y a plusieurs années, bien avant les changements culturels et légaux concernant la population lesbienne, gay et bisexuelle. Ces changements culturels, sociaux et légaux ont sans aucun doute influencé le portrait clinique de cette population. Cette étude vise à identifier les différences en santé mentale chez les gens qui sont issus ou non de minorités sexuelles.

Méthode : Un échantillon régionalement représentatif d’adultes en Estrie, Québec (n = 10 687) a participé à un sondage téléphonique. Pour ce faire, les participants devaient répondre à des questions concernant leur identité sexuelle et la présence de problèmes de santé mentale incluant la détresse psychologique, la dépression, et de problèmes de surconsommation d’alcool et de drogues.

Résultats : Les résultats ont indiqué plusieurs différences significatives entre les individus appartenant à une minorité sexuelle et les individus hétérosexuels. Les différences sont surtout observées lorsque les individus bisexuels ou principalement hétérosexuels sont comparés aux individus hétérosexuels. La majorité de ces différences sont principalement expliquées par les variables de contrôle (l’âge, le niveau d’éducation, le revenu et le fait d’appartenir à une minorité visible).

Conclusions : Ces résultats suggèrent l’importance d’atténuer les différences sociodémographiques pour améliorer la santé mentale chez les individus issus d’une minorité sexuelle. Les vulnérabilités spécifiques des individus ayant une identité bisexuelle et principalement hétérosexuelle devraient être davantage considérées.


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