Portrait des symptômes d’anxiété généralisée chez les élèves du secondaire : l’importance de la prévention, du dépistage et de l’intervention
Référence
Therriault D, Houle AA, Lane J, Smith J, Gosselin P, Roberge P, Dupuis A. (2022). Portrait des symptômes d’anxiété généralisée chez les élèves du secondaire : l'importance de la prévention, du dépistage et de l'intervention. Santé mentale au Québec. 47(1): 263-287.
Résumé
Les troubles anxieux sont parmi les psychopathologies les plus prévalentes chez les enfants et les adolescents, et ce, d’un bout à l’autre du globe. Ils affectent leur fonctionnement sur les plans personnel, familial, scolaire et social. Bien que les symptômes du trouble d’anxiété généralisée (TAG) comptent parmi les symptômes les plus souvent observés à l’adolescence, on connaît relativement peu de choses à propos des principaux facteurs de risque associés.
Objectifs La présente étude vise donc : 1) à documenter la prévalence de la caractéristique centrale du TAG, soit la tendance excessive à s’inquiéter, chez les élèves du secondaire âgés entre 12 et 17 ans, en identifiant le pourcentage d’élèves qui rapportent des symptômes de niveaux faible, moyen et élevé ; 2) à identifier les principales caractéristiques sociodémographiques associées à un niveau de symptômes élevé ; 3) à identifier les principaux facteurs de risque individuels et familiaux associés à un niveau de symptômes élevé et estimer leur contribution relative.
Méthode Un total de 8 689 élèves (55,9 % de filles) québécois du secondaire ont participé à l’étude. Ces élèves étaient âgés en moyenne de 14,34 ans (é.-t. = 1,52). Une analyse de cluster de nuées dynamiques a été menée de manière à créer 3 catégories sur la base des symptômes d’anxiété généralisée présentés par les participants (faibles, moyens, élevés). Des analyses de régressions logistiques multinomiales ont été ensuite réalisées afin d’identifier les variables permettant le mieux de prédire l’appartenance à ces différentes catégories.
Résultats Les résultats ont permis de montrer que 35,1 % des élèves rapportent un faible niveau de symptômes, 40,2 % rapportent un niveau moyen de symptômes alors que 24,7 % rapportent un niveau élevé de symptômes. Les filles et les adolescents et adolescentes des niveaux scolaires supérieurs sont plus nombreux à présenter des symptômes de niveau élevé. Plusieurs facteurs ont aussi été identifiés comme des facteurs augmentant le risque d’appartenir à la catégorie « symptômes d’anxiété généralisée élevés » en comparaison avec les catégories « symptômes d’anxiété généralisée moyens » et « symptômes d’anxiété généralisée faibles ». C’est notamment le cas de la peur du jugement des autres, du perfectionnisme, des sentiments dépressifs, de l’attitude négative face aux problèmes et de l’évitement cognitif.
Conclusion Cette étude appuie donc le constat des études antérieures selon lequel les filles sont plus à risque de développer un trouble d’anxiété généralisée. Elle permet également de mettre en lumière l’aspect multidimensionnel de la problématique, en identifiant les facteurs de risque les plus importants. Ultimement, cette meilleure compréhension des facteurs impliqués permet de mieux identifier les cibles à prioriser en matière de prévention des troubles d’anxiété généralisée à l’adolescence.
DOI
http://dx.doi.org/https://doi.org/10.7202/1094154ar